Les chérubins bibliques



Sommaire du mémoire

Introduction

Chapitre I :
Brève histoire de l'interprétation

Chapitre II :
Etymologie et littérature

Chapitre III :
Iconographie du Proche-Orient ancien

Chapitre IV :
Les chérubins dans la Bible

Chapitre V :
Synthèse et conclusion

Bibliographie

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CHAPITRE III
ICONOGRAPHIE DU PROCHE-ORIENT ANCIEN


 Le but de ce chapitre est d'évoquer les principales découvertes archéologiques pouvant aider à l'identification des chérubins. Nous devrons donc établir une sorte de catalogue des êtres hybrides susceptibles d'être assimilés ou rapprochés des chérubins bibliques. Il ne s'agit pas encore de trancher en faveur de l'un ou de l'autre de ces êtres. 

 Sans étudier encore les textes bibliques, nous devons toutefois relever les éléments les plus évidents quant à la description des chérubins bibliques. Nous pouvons donc dire de manière certaine qu'il s'agit de créatures hybrides, pouvant avoir des ailes ou plusieurs faces, parfois en rapport avec de la végétation sacrée ou un trône. Les textes bibliques ne précisent pas le nombre de leurs pieds (ou pattes). Nous devrons donc examiner à la fois les bipèdes et les quadrupèdes. 

 Une nouvelle fois, nous ne pourrons pas être exhaustif. Notre objectif est toutefois de fournir un échantillon représentatif des découvertes archéologiques répondant à une ou plusieurs des caractéristiques sus-mentionnées. Nous examinerons donc d'abord les quadrupèdes hybrides, puis les bipèdes hybrides, en prenant soin de noter leur environnement (végétation sacrée ou trône) et leur forme (plusieurs faces). 
 

1. Quadrupèdes hybrides

 Comme nous l'avons déjà mentionné, c'est aux colosses ailés mésopotamiens gardiens des palais et des sanctuaires que les chérubins ont été premièrement assimilés, et tout d'abord aux grands taureaux ailés à tête humaine, très courants en Mésopotamie, tels que ceux qui gardaient  l'entrée du palais d'Assurnasirpal à Nimrud (cf. James B. PRITCHARD, Ancient Near East in Pictures (ANEP), n° 647). Toutefois, un regard sur l'art en  Palestine et en Syrie montre que de telles créatures y étaient pratiquement inexistants. Comme le mentionne W. Albright, dans cette région, c'est le sphinx ailé qui prévalait nettement. 

 Le sphinx est un lion à tête humaine qui peut être ailé ou non. De Vaux nous apprend que le sphinx ailé fit son apparition dès le IIIe millénaire av. J-C dans la glyptique en Mésopotamie et dans la statuaire en Egypte, qui est sa vraie région d'origine. C'est dès la IVe dynastie (milieu du IIIe millénaire av. J-C) que le sphinx fut pourvu d'ailes, tout d'abord restant collées sur le corps. Puis à partir d'environ 1800 av. J-C, en Syrie, ses ailes se sont déployées. 

 Dans la seconde moitié du IIe millénaire, le type du sphinx se diversifie, les représentations deviennent très fréquentes. Il semble que la Syrie ait été le foyer innovateur à partir duquel l'influence s'est faite sentir en Egypte, puis rayonna à Chypre, en Crète, chez les Mitanniens, les Hittites, régions dans lesquelles le motif s'est perpétué au Ier millénaire (cf. ANEP n° 646, 648, 666). Mentionnons encore le quadrupède ailé à tête humaine signalé par L.H. Vincent, gravé sur le roc à l'entrée des cavernes royales à Jérusalem. Datée du XIe-Xe siècle av. J-C, cette gravure serait contemporaine du temple de Salomon (cf. de VAUX in Mélanges de l'Université Saint-Joseph, 37, pl.II.2b). Enfin, dans un article récent, Elie Borowski pense pouvoir reconnaître, dans un ivoire estimé du IXe - VIIIe siècle av. J-C, une créature composée d'une tête humaine, d'ailes d'aigle et d'un corps divisé en deux, l'avant d'un lion et l'arrière d'un boeuf, ceci malgré les parties manquantes. 

 Dans l'art oriental, la signification du sphinx est complexe. Mais les valeurs fondamentales semblent assurées pour R. de Vaux. Ainsi, le sphinx, après le lion, a été à partir de la IIIe dynastie en Egypte associé au Pharaon dont il symbolisait la force et la vaillance. De plus, un autre aspect ancien est à noter : bien que redoutables, des lions furent domestiqués pour les Pharaons, de ce fait le rôle de gardien fut attribué aux lions, puis aux sphinx, généralement par paires. De Vaux cite plusieurs exemples : des sphinx se trouvaient devant la façade du temple funéraire de Chéphren à Gizeh ; d'autres, au Moyen Empire, devant la porte du palais de Senousrit Ier ; d'autres enfin, au Nouvel Empire, bordaient les allées qui conduisaient aux temples, coutume qui se perpétua jusqu'à la période ptolémaïque. En dehors d'Egypte, des sphinx étaient placés à l'entrée du temple de Baal à Râs Shamra. Et à la même époque, chez les Hittites deux sphinx non-ailés gardaient la porte monumentale d'Alaça Hüyük, et deux paires de sphinx gardaient les portes de l'enceinte de Boghazkeuï (cf. ANEP n° 666). Plus tard, au IXe siècle, la porte du palais de Tell Halaf était encadrée par deux sphinx aux ailes repliées, et au VIIIe siècle un sphinx se trouvait à l'entrée du palais de Sendjirli (cf. ANEP n° 648). 

 Deux thèmes associés aux sphinx, que l'on trouve dans le Proche-Orient sémitique, sont d'un intérêt particulier pour notre étude : les sphinx gardiens de l'arbre sacré et les sphinx assesseurs du trône. 

 Le motif de l'arbre sacré avec ses gardiens était répandu dès le IVe millénaire. Les sphinx n'étaient pas les seuls gardiens des arbres sacrés. On y trouvait toute sorte d'animaux fantastiques, ou des figures humaines. De Vaux suggère même que les sphinx ont emprunté cette fonction aux griffons (lions ailés à tête d'oiseau). 

 Othmar Keel estime que dans les temps anciens, on trouvait le motif de l'arbre sacré, flanqué de chèvres ou de boeufs. Mais qu'à partir du IIe, ou plutôt du Ier millénaire, les sphinx (que Keel assimile aux chérubins) commencèrent à prendre leur place. Ainsi, sur un ivoire de Nimrud, les deux variantes apparaissent ensemble (cf. O. KEEL, Die Welt des altorientalischen Bildsymbolik, p.124). Notons toutefois que dès le début du IIe millénaire, sur la peinture dite de l'Investiture qui ornait la cour 106 du palais de Mari, des sphinx et d'autres êtres hybrides apparaissaient comme gardiens d'arbres sacrés. 

 Chacune des deux parties symétriques de cette fresque contient principalement une déesse qui tient un vase d'où jaillissent quatre flots, deux arbres, l'un stylisé, l'autre représenté de façon réaliste et trois animaux hybrides gardiens : un sphinx ailé, un griffon et un taureau à bosse, sans doute androcéphale. André Parrot souligne la parenté de cette peinture avec le récit d'Eden, les quatre flots rappellent les quatre bras du fleuve, les deux arbres peuvent évoquer l'arbre de la vie et l'arbre de la connaissance du bien et du mal et Parrot associe les animaux hybrides aux chérubins. 

 De Vaux cite plusieurs exemples de sphinx ailés devant un arbre sacré, en Palestine, à Chypre, en Egypte, en Syrie Nous ne mentionnerons qu'un ivoire de Samarie représentant un sphinx égyptisant devant une palmette (cf. de VAUX, pl.III.2), et un autre de Nimrud, un peu plus récent, où deux sphinx de style syrien, à ailes semi-déployées, se trouvent de part et d'autre d'une palmette (cf. de VAUX, pl.II.3). 

 Le motif du trône flanqué de sphinx se retrouve dès la XVIIIe dynastie égyptienne (1590-1310 av. J-C) Les sphinx y remplaçaient les lions qui apparaissaient sur les trônes des Pharaons depuis la IVe dynastie. De Vaux cite une scène qui ornait plusieurs trônes de Pharaons (Thutmès IV, Aménophis III) ou des tombes privées (de Kha'emhet, Onen, Amenemhet-Surer). Il s'agit d'un sphinx qui piétine les ennemis du Pharaon ou du défunt. Le fait qu'une sphinge remplace le sphinx sur le trône de la reine Tiy, épouse d'Aménophis III, confirme que le sphinx ne jouait pas le rôle de gardien ou de support du trône, mais était simplement une représentation du souverain. 

 C'est en fait à la fin du IIe millénaire, en Palestine, que la représentation d'un dieu ou d'un mortel sur un trône flanqué ou supporté par deux sphinx ailés apparaît pour la première fois. Ainsi, une plaque d'ivoire de Megiddo (cf. ANEP n° 332), datée entre 1350 et 1150, représente une célébration de victoire d'un roi cananéen, assis sur un trône accosté de sphinx ailés. Le sarcophage d'Ahiram, à Byblos (cf. ANEP n° 458), montre sur l'un de ses longs côtés une procession s'avançant vers le roi défunt, assis sur un trône supporté par des sphinx. Initialement daté par les excavateurs du XIIIe siècle, il est aujourd'hui daté plutôt du Xe siècle.  Toujours en Syrie-Palestine , les monuments gréco-romains sont plus nombreux. En dehors de la Syrie- Palestine, les sphinx assesseurs de trônes se retrouvent là où l'influence phénicienne s'est faite resentir, à Chypre, en Sicile, à Carthage. 

 La représentation des sphinx assesseurs de trône est donc d'origine cananéenne, apparu pour la première fois en Palestine et répandu dans les pays ayant subi l'influence phénicienne, alors que rien n'y est exactement comparable en Egypte. 

 Avant de passer aux bipèdes, examinons les quadrupèdes à plusieurs faces. Ils sont peu nombreux. Mentionnons toutefois la créature composite constituée d'un lion ailé avec un tête humaine ajoutée, trouvée à Carchemish, datant du IXe siècle (cf. ANEP n° 644). De plus, le dieu-soleil égyptien était représenté pendant le Nouvel Empire (1554-1092 av. J-C) soit sous la forme d'un homme avec quatre têtes de bélier, soit sous celle d'un bélier à quatre têtes (cf. O. KEEL, Jahwe-Visionen und Siegelkunst, p.223). Mais aucun de ces êtres ne peut être comparé aux chérubins à quatre faces différentes d'Ezéchiel. 
 

2. Bipèdes hybrides

 Mentionnons tout d'abord la thèse de L.H. Vincent. Selon lui, le karibu, génie intercesseur entre les hommes et les dieux, fut d'abord représenté sous le simple aspect humain. Seul son attitude le différenciait des simples mortels : il leur tenait la main en signe d'intercession auprès du dieu sur son trône (cf. ANEP n° 697). Pour L.H. Vincent, parallèlement à la disparition des grands dieux anthropomorphes à la fin de la Ire dynastie babylonienne, les génies intercesseurs ne furent plus représentés par la seule forme humaine. Des ailes leur furent ajoutés, en attendant les combinaisons fantastiques évoquée ci-dessus lorsque nous parlions des quadrupèdes hybrides. Mais Freedman et O'Connor rejettent cette hypothèse qui, selon eux, repose sur de "naïves présuppositions évolutionnistes". 

 Sans vouloir identifier le chérubin, ni même le karibu, à une forme particulière d'être anthropomorphe, relevons toutefois ceux qui auraient pu influencer, inspirer, ou refléter l'apparence des chérubins bibliques. 

 Il y a tout d'abord ces groupes de déesses qui se faisaient face, ombrageant de leurs ailes des symboles divins que l'on trouvait sur les parois d'un naos égyptiens (cf. L.H. VINCENT, "Les chérubins bibliques", p.487). Nous verrons plus en détail lorsque nous examinerons les textes bibliques, l'analogie qui peut être faite avec les chérubins de l'arche, qui se faisaient face et couvraient l'arche de leurs ailes. Ce motif, comme le mentionne Othmar Keel, est fréquent au temps de Salomon, et dût apparaitre à la fin du IIe millénaire. On le retrouve en Syrie du nord, sur de nombreux ivoires d'Arslam Tasch, où des génies ailés protègent un arbre sacré ou le symbole d'une divinité (cf. KEEL, Jahwe-Visionen..., p.22). Il apparaît aussi sur une plaque en ivoire de Samarie où les génies protègent de leurs ailes le symbole d'Osiris (cf. LANDSBEGRER, p.242), et même chez les Hittites où des déesses ailées protègent un personnage de marque (cf. VINCENT, p.488). 

 En plus de ce motif, d'autres êtres anthropomorphes hybrides ornaient les monuments assyriens et néo-babyloniens. Ainsi par exemple trouve-t-on une paire de monstres au corps humain, avec deux ailes partant du dos et une tête d'oiseau, à Carchemish et datés du IXe siècle (cf. ANEP, n° 645). Plusieurs créatures anthropomorphes ailées ont aussi été retrouvées à Ninive, Khorsabad ou Nimrud, par exemple une figure humaine à tête d'aigle ( cf. ANEP, n° 617) ou un homme barbu ailé (cf. ANEP, n° 614) de la période d'Assurnasirpal (883-859). 

 On remarque que ces êtres sont souvent associés au thème de l'arbre sacré. Par exemple, les deux gravures de Nimrud sus-mentionnées. Le génie à tête d'aigle tient dans sa main droite un cône et dans sa main gauche un seau, deux emblèmes fréquemment associés à l'arbre sacré. Quant au génie humain ailé,  il tient dans sa main droite une branche de végétation. Mais plus explicite encore est une autre gravure provenant de Nimrud, de la même époque que les précédentes, qui représente un arbre stylisé, autour duquel se trouvent deux femmes ailées (cf. ANEP, n° 656). 

 Un autre thème qui nous intéresse dans notre étude est celui des êtres à plusieurs faces. Othmar Keel mentionne quelques sceaux cylindriques akkadiens, datés entre 2350 et 2150 av. J-C qui représentent des messagers à deux visages devant les dieux Enki, Ea et Isimu (cf. KEEL, Jahwe-Visionen..., p.219), sans doute les témoignages les plus anciens d'êtres multifaces. On continuera à trouver des êtres anthropomorphes à plusieurs têtes, parfois non-humaines, comme par exemple sur une gravure en provenance de Tell Halaf (IXe siècle) où un être humain ailé possède deux têtes de lion (cf. LANDSBERGER, p.242). 

 Le prophète Ezéchiel parle toutefois de quatre faces pour les chérubins de sa vision. Nous avons déjà évoqué la représentation possible du dieu-soleil égyptien sous la forme d'un homme avec quatre têtes de bélier. Mais plus intéressantes encore sont les deux petites statuettes de bronze estimées de l'époque du règne d'Hammurabi (1792-1750 av. J-C), découvertes à Istsali. L'une d'elles représente un dieu marchant (cf. KEEL, Jahwe-Visionen..., p225), et l'autre une déesse assise sur un trône (cf. KEEL, Jahwe-Visionen..., p.229), tout deux avec quatre visages humains identiques. L'impression que donne ces figurines est celle d'être capable de tout voir, comme le souligne Moshe Greenberg. 

 Le dernier thème qui nous intéresse est celui des êtres hybrides associés à un trône. Il était bien développé pour les quadrupèdes hybrides, comme nous l'avons vu précédemment. En ce qui concerne les bipèdes, nous devons aborder le thème de manière plus indirecte. Othmar Keel mentionne des êtres à stature humaine "porteurs du ciel", et particulièrement ceux qui ont deux visages. Des êtres anthropomorphes à deux faces, sans doute de lions comme celui évoqué précédemment, mais sans ailes, apparaissent sur un ivoire de Megiddo datant du XIVe siècle av. J-C (cf. KEEL, Jahwe-Visionen..., p.232). Ils y ont un rôle de porteurs du ciel, qui peut rappeler celui des chérubins d'Ezéchiel, au-dessus desquels se trouvait "une étendue céleste", surmontée d'un trône (Cf. Ez 1:22,26). 

 Au terme de cet aperçu des découvertes archéologiques, nous nous trouvons confronté à une grande diversité, tant pour les quadrupèdes que les bipèdes. Le thème de l'arbre sacré se retrouve, assez courament, dans ces deux catégories. Les deux autres thèmes sont présents dans les deux catégories, mais de manière plus inégale. C'est aux quadrupèdes hybrides qu'un trône est plus facilement associé, alors que les êtres à plusieurs faces sont surtout de stature humaine. 

 Ces quelques remarques montrent bien, même si nous n'avons pas encore examiné en détail les textes bibliques, que plusieurs types d'êtres hybrides peuvent, en un ou plusieurs de leurs attributs, être rapprochés des chérubins bibliques. Sans doute certains en sont-ils plus proches que d'autres, mais il semble bien arbitraire d'identifier exclusivement le chérubin biblique à l'un ou l'autre de ces êtres hybrides. Nous partageons donc l'avis de Freedman et O'Connor sur ce point. 
 

3. Rapports entre la littérature et l'iconographie

 Il nous semble difficile d'établir un rapport clair entre les textes évoqués dans notre précédent chapitre et l'iconographie découverte par les archéologues. 

 Il paraît toutefois clair que les textes qui contiennent karîbu ou kurîbu désignent des images cultuelles, en particulier des statues aux portes d'un sanctuaire. Par recoupement avec les découvertes iconographiques de la même période, on peut penser aux taureaux ou aux lions ailés à tête humaine, mais aussi aux génies humains ailés, avec une tête humaine ou animale. 

 A notre connaissance, le type le plus répandu en Palestine à partir du XIIIe siècle av. J-C, celui du sphinx, n'est pas désigné par un terme parent du kâribu akkadien. 

 Quant à l'identification de L.H. Vincent du kâribu avec les dieux mineurs anthropomorphes, intermédiaires entre les hommes et les dieux supérieurs, nous avons vu qu'elle était discutable. 

 A notre avis, les conclusions que nous pouvons tirer du rapport entre la littérature et l'iconographie sont les suivantes : il y a un lien assez net avec le domaine cultuel, en particulier dans la statuaire et la glyptique. De plus, l'iconographie foisonnante du Proche-Orient ancien a pu fournir une source inépuisable d'inspiration pour l'apparence des chérubins bibliques. Cela permet de supposer que le chérubin biblique n'est pas un emprunt strict d'un être mythologique précis, mais plutôt le résultat d'une libre inspiration à partir de plusieurs de ces êtres. Nous verrons si cette hypothèse se trouve confirmée par l'étude des textes bibliques.